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En finir avec « l’extrême-droite » obsessionnelle

Publié le 13 Septembre 2018 par Jean MESSIHA

 

En finir avec « l’Extrême-Droite » obsessionnelle

Ou

Pourquoi nous ne sommes pas d’Extrême Droite

 

Jean MESSIHA

 

Vous connaissez peut-être « l’air de la calomnie » chanté par Don Basilio dans l’Opéra « Le Barbier de Séville » de Beaumarchais. Pendant trop longtemps je me suis contenté de m’indigner, de m’étouffer même, lorsque l’on qualifiait le Rassemblement National de mouvement d’extrême-droite. A plusieurs reprises, il m’est arrivé de recadrer certains interlocuteurs qui à chaque argument de fond que j’avançais et n’ayant probablement rien à y opposer, utilisait cette formule aussi magique que définitive : « vous êtes d’extrême-droite ». Mais la colère ne suffit pas, ne suffit plus. Il faut expliquer et expliquer encore pourquoi cette qualification est à la fois infâmante et tout simplement fausse. Elle relève d’une instrumentalisation honteuse d’un concept historique bien défini, convoqué en permanence, et censé remballer le débat en le pesant à l’aune des années 30.  L’extrême-droite est une mouvance politique qui s’est très largement nourrie des horreurs et des désastres qu’a engendrée la Première guerre mondiale et/ou de la faillite morale des élites de l’époque. Elle a donnée naissance à des ligues et à des partis structurés qui ont triomphé en Italie avec le fascisme, en Allemagne avec le national–socialisme, en Espagne avec le franquisme, au Portugal avec le salazarisme et dans quelques autres pays d’Europe centrale. Si chacune de ces extrêmes-droites avaient des particularismes locaux, ils avaient tous en commun certaines caractéristiques véritablement propres à cette idéologie.

  • L’anti-parlementarisme, et son corollaire, le rejet de la démocratie représentative, constitue la première d’entre elles. Cet antiparlementarisme est né de la perception d’un échec et de la corruption de systèmes souvent minés par les scandales politiques (que l’on songe par exemple à l’affaire Stavisky…) et les injustices, dans des pays saignés par la Grande Guerre durant laquelle certains ont prospéré pendant que les « braves » affrontaient les balles, les obus et les gaz. Il n’y a rien à justifier en la matière mais beaucoup à comprendre. Quand les élites se moquent du peuple celui-ci se radicalise.
  • La deuxième caractéristique est celle de l’autocratie de chefs plus ou moins auto-proclamés mais toujours perçus comme providentiels qu’il s’agisse du duce, du führer, du caudillo ou dans une moindre mesure du « maréchal », s’appuyant sur un parti unique ou dominant, et mais bridant totalement, par la force et la loi, l’activité de ses rivaux. Elle fait d’ailleurs pendant à l’antiparlementarisme : « pas d’intermédiaires entre le peuple et moi ». 
  • L’autre grand marqueur de l’extrême-droite c’est la canalisation de la lutte sociale dans un syndicat unique tenu par le non moins unique parti au pouvoir.  Le pluralisme syndical c’est le désordre donc un syndicat et aux ordres ! 
  • La liberté d’expression et donc la contestation potentielle de l’ordre établi a toujours été considérée avec la plus grande méfiance par l’extrême-droite au pouvoir. Franchement bannie ici et là ou très fortement encadrée ailleurs, elle fut traitée de la même façon que par les communistes : très mal.
  • Venons-en à une dérive qui hante encore, à juste titre, notre mémoire collective : l’antisémitisme.Oui l’extrême-droite a toujours été antisémite. Plutôt culturel et religieux dans l’Europe du sud qui ne persécuta les Juifs que sous la contrainte nazie comme en Italie ou pas du tout comme en Espagne ou au Portugal, il prit le visage de l’extermination dans l’Europe occupée par l’Allemagne. En France nous eûmes un régime qui sans être barbare n’en fut pas moins abject avec le statut discriminatoire des Juifs et les actes de forfaitures que constituèrent les « rafles » et la plus tristement célèbre d’entre elles le Vel d’Hiv.
  • A tout ceci il faut rajouter partout le « militarisme » c’est-à-dire la glorification de l’armée et son rôle prépondérant dans la société avec à la clé mais pas toujours (Espagne, Portugal) une forme d’expansionnisme plus ou moins brutal. Mussolini, Hitler cherchèrent non seulement à ramener dans le giron national des populations séparées de la mère-patrie par l’Histoire, mais étendirent leur emprise pour obtenir des territoires nouveaux, considérés comme « vitaux » pour leurs peuples respectifs. Bien que moins spectaculaires, ces revendications territoriales nationalistes animèrent des leaders obéissant à cette idéologie en Europe centrale. L’instrumentalisation de l’Eglise ou de la mythologie locale fut aussi le moyen d’asseoir son pouvoir. 

Voilà donc ce qu’est l’Extreme-Droite. Qu’avons-nous à voir avec cela ?  

  • Au Rassemblement national, nous sommes tellement parlementaristes que nous demandons l’élection des députés au scrutin proportionnel afin de représenter le plus fidèlement possible les opinions et la volonté du peuple dans sa diversité. 
  • Nous sommes intégralement républicains au point de vouloir perpétuer les institutions de la Vème République avec son équilibre subtil, donc très français, de présidentialisme et de parlementarisme. 
  • Nous sommes profondément attachés au maintien de tous les contre-pouvoirs officiels comme une justice indépendante, et officieux, comme ces médias qui nous ont tant caricaturés, insultés, diabolisés, criminalisés même, mais dont nous dirions volontiers que nous ferions barrière de notre corps face à quiconque voudrait porter atteinte à leur liberté de publier, pour autant, bien entendu, que chacun ait le droit de se défendre face à la calomnie et à la malveillance.
  • Les syndicats ? Il n’est nullement question de remettre en cause en quoi que ce soit leur rôle et à fortiori leur existence.
  • Notre armée, nous l’aimons, comme l’immense majorité du peuple français. Nous la voulons forte pour nous protéger efficacement et nous voulons des militaires traités à la mesure de leur engagement extraordinairement exigeant ; mais nous la voulons aussi strictement en dehors de tout rôle politique comme tous les démocraties de ce monde.      
  • Loin de tout catholicisme politique nous sommes très attachés à la laïcité, même si nous reconnaissons l’immense apport civilisationnel du christianisme à notre société qui a été également et grandement enrichie par la libre-pensée. Nous sommes attachés aux racines chrétiennes de la France parce qu’elles ont forgé notre identité et lui ont donné une verticalité et une spiritualité. La République est laïque, mais la France est factuellement et objectivement chrétienne. 
  • L’antisémitisme n’a jamais fait partie de l’idéologie du Front National / Rassemblement national, mais les allusions douteuses et les dérapages inadmissibles de son co-fondateur qui faisaient croire à l’existence d’un fond de sauce nauséabond dans notre creuset ont conduit notre Présidente à exclure son propre père du parti, avec à la clé une déchirure familiale comme peu d’entre nous souhaiterait en connaitre.
  • « Finissons avec le nationalisme », hurlent nos adversaires haineuxNous serions ainsi des « nationalistes » donc d’extrême-droite. Tout d’abord, on ne peut que s’étonner de la connotation différente du terme « nationaliste » en fonction des situations. Pour la bien-pensance de gauche ou du centre, celle qui nous accable de ses attaques sur ce thème, tous les nationalismes sont respectables voire admirables, à l’exception du « nationalisme » français forcément « nauséabond ». Les « nationalismes » algérien, marocain, tunisien, arabe, malgache, africain, indonésien, chinois, kanak en Nouvelle-Calédonie, etc. ont toujours été considérés comme légitimes puisque s’opposant à l’Occident ou la France ou plus simplement aux « Blancs ».  En revanche,notre prétendu « nationalisme », qui n’est en fait qu’une forme de défense contre les agressions politiques, économiques, sociales, culturelles, religieuses auxquelles s’est rajouté le terrorisme qui nous frappe en tant que nation et que peuple, lui, est dangereux et rappelle « les heures les plus sombres » pour reprendre cette phraséologie chère au système. 
  • Raciste ? Dans son programme de 2017 Marine Le Pen avait fait du développement de l’Outre-Mer un de ses chevaux de bataille (tant et si bien qu’elle est arrivée en tête au deuxième tour de l’élection présidentielle dans ces territoires). Nos concitoyens ultra-marins sont très majoritairement non-européens et victimes d’une métropole qui n’a pas suffisamment œuvré pour que ces territoires puissent accéder à la dignité et la fierté d’être des contributeurs majeurs à leur propre prospérité et à celle de toute la nation française. Certes des journalistes, toujours à la recherche de la faute, ont réussi à dénicher, dans nos meetings ou sur les réseaux sociaux, des individus tenant des propos indignes. Non seulement ils nous font honte mais ils se trompent lourdement sur nos idéaux. Surtout et sur ce point, si un parti populaire avec des dizaines de milliers d’adhérents et des milliers de militants, ne peut être tenu pour comptable des propos ou des actes de chacun d’entre eux, il doit être en revanche être jugé sur les mesures qu’il prend et la rapidité de leur mise en oeuvre, dès que lesdits propos ou comportements sont connus. Or le moins que l’on puisse dire est que la présidente de notre mouvement n’a pas hésité ni tergiversé, excluant instantanément toute brebis galeuse identifiée. Que les choses soient claires : ni le racisme ni l’antisémitisme n’ont droit de cité dans notre mouvement. Il est d’ailleurs et à cet égard particulièrement frappant que ces mêmes journalistes, prompts à dénicher le moindre dérapage dans nos rangs, soient étonnement paresseux dans la traque de propos antisémites, anti-chrétiens, anti-blancs, anti-flics, anti-Etat mais pro-islamistes dans les manifestations de cette France qui se dit « insoumise » et qui abrite bien plus d’extrémistes aux propos scandaleux qu’on ne veut bien le dire. « Nan on va pas faire ça », se dit-on dans les rédactions, « car eux sont progressistes et cela équilibrerait avec les fachos qui sont nos seuls ennemis ! ». C’est sûr que vu à travers le prisme gauchiste, ces journalistes souvent tendancieux ne vont quand même pas faire des mauvais procès à des gens qui arborent des T-Shirts à l’effigie du « Che », admirent feu Hugo Chavez, ont une faucille et un marteau stylisés par Stark… et tout cela en tirant sur un joint !
  • « Oui mais si vous n’êtes pas racistes vous êtes identitaires ce qui revient au même ! ». Ce débat sur l’identité est crucial car elle constitue une des préoccupations profondes des Français. Et il faut le poser en termes clairs et courageux. Pour les universalistes, l’identité française se résume à l’adhésion aux valeurs de la République. Cela en fait clairement partie mais l’identité de nos populations c’est infiniment plus que cela. Pourquoi d’ailleurs parler de « populations » ? La France est géographiquement et historiquement plurielle et cette pluralité s’exprime le plus clairement dans la dichotomie entre la métropole et les Outre-Mer. Qui peut nier les identités propres des Antilles afro-caraïbes, de la Guyane amérindo-africaine, de Mayotte afro-musulmane, de la Réunion, kaléidoscope de peuples où se mélangent Européens, Chinois, Indiens, Malgaches et Africains, de la Nouvelle-Calédonie européo-kanak, de la Polynésie Française polynésienne bien sûr, mais où vivent également Chinois, Européens et d’autres océaniens ?! Et pareillement, qui peut nier le caractère historiquement européen de la Métropole ? Que l’on ne s’y méprenne pas : ces différences forgées par l’Histoire ne créent en rien une quelconque altérité au regard des droits et de la dignité. Nous sommes tous intégralement et également Français. L’identité profonde d’un peuple n’est pas une tare ; bien au contraire, il s’agit d’une force, mais dans ce domaine comme dans d’autres tout est question d’approche. Il existe un identitarisme sectaire, malveillant, hostile et puis il y a l’identité affirmée mais bienveillante. C’est celle qui me séduit et que je défends.
  • « Vous n’êtes pas identitaires mais vous souhaitez la préférence nationale qui est une honte », hululent nos adversaires de plus belle. On nous oppose aussi la notion de « préférence nationale » que nous défendons et qui serait une forme de nationalisme. Mais la préférence nationale existe déjà dans des domaines fondamentaux. Le droit de vote n’est-il pas l’un des droits les plus essentiels d’un individu dans une société démocratique ? Ce droit comme celui d’être élu est réservé aux nationaux ! L’emploi public, qui est considérable, en France est réservé aux nationaux ! Nous n’avons aucune intention de discriminer les étrangers en situation régulière s’agissant de droits sociaux pour lesquels ils cotisent comme les Français. Pour ce qui relève d’avantages sociaux très spécifiques comme le logement social ou le RSA alors oui nous pensons que dans le premier cas priorité doit être donnée aux nationaux sans exclure les étrangers ; quant au second, il doit être effectivement réservé aux nationaux, étant entendu que les Européens sont assimilés aux nationaux dans le cadre des règles de l’Union. S’agissant de l’embauche, je ne vois rien de choquant à ce que dans des secteurs où les Français ont les plus grandes difficultés à trouver un emploi, les entreprises doivent d’abord démontrer qu’elles n’ont pu recruter un national ou un européen avant de recruter un étranger. La majorité des pays du monde pratique déjà ce principe, à commencer par les Etats-Unis. Plus généralement, une nation qui ne fait aucune distinction entre ses citoyens et les étrangers n’est plus une nation. Toute nation doit accorder des avantages et des privilèges à ces citoyens dont sont exclus les étrangers. Faute de quoi, elle n’est plus une nation. En voulant accorder fanatiquement les mêmes libéralités économiques et sociales à la terre entière, nos élites dirigeantes signent leur idéologie postnationale que nous combattons farouchement. Notre prétendu nationalisme n’est en fait qu’une forme de défense contre les agressions politiques, économiques, sociales, culturelles, religieuses auxquelles s’est rajouté le terrorisme qui nous frappent en tant que nation et en tant que Peuple. Et cela n’a strictement rien à voir avec les années 30 ou autres références historiques qui en disent davantage sur ceux qui les utilisent que sur ceux qu’elles sont censées décrire. 

Né au bord du Nil d’une famille aussi arabophone que francophone, chrétienne mais incontestablement orientale, je suis le produit de cette France à la fois ouverte et exigeante. Ma nationalité française, je ne l’ai pas obtenu par le sang transmis et pas davantage par le lieu de ma naissance, mais par les efforts que j’ai fourni pour mériter d’être Français. Cette francité je l’ai conquise par mon attachement et mon travail, et j’en suis fier. Très fier. Ce parcours me permet de dire que non seulement je comprends mais j’affirme le droit de ce peuple de France métropolitaine à conserver à sa terre son caractère majoritairement européen qui en fait son identité profonde. J’ajouterais que c’est en raison même de cette européanité que nous admirons et que nous aimons, que d’autres que moi et avant moi ont choisi la France. Il est impossible de comprendre ce que peuvent être les valeurs de la République sans les rattacher de manière intime à l’identité du pays de ladite République. Les valeurs d’une République hors sol, désincarneés et déshumanisées, constituent le substrat idéologique de nos élites antinationales. Au contraire, les valeurs de la République que nous défendons sont consubstantielles à cette identité ; ces valeurs  qui veulent que personne dans ce pays ne puisse être jugé et traité en fonction de son origine et de ses croyances. Et nous y sommes, faut-il le répéter, profondément attachés.

 

Mais il est une autre réalité : celle d’une immigration de masse qui s’invite car la France « open bar » le lui permet ; cette France hall d’une gare inaugurée avant-hier et décrétée terre d’accueil par une élite universaliste qui considère qu’elle est à tout le monde et surtout que tout le monde peut y apporter et conserver tout ce qu’il veut, y compris des valeurs et des comportements aux antipodes de ceux du peuple d’accueil.  Il en résulte une transformation profonde du paysage humain de notre pays, qui percute silencieusement mais frontalement ce peuple tolérant et patient mais qui n’en peut plus. Le peuple français accepte parfaitement le bi-culturalisme d’une partie de notre population issue d’une immigration proche ou lointaine quand il est pratiqué de façon sympathique et conviviale dans le cadre familial, amical ou associatif. Mais ceci n’a rien à voir avec cet « indigénisme » en plein développement, incarné par des extrémistes du différencialisme, et qui revendiquent l’égalité voire la primauté de leur culture importée avec ou sur celle de notre pays !      

 

Alors oui moi le fils d’une famille immigrée non-européenne au look décidément méditerranéen, venue en France sur invitation en raison des compétences scientifiques de mes parents et qui a fait le choix profond de vivre comme des Européens et d’adhérer aux valeurs civilisationnelles de la France, je m’oppose, fermement mais humainement, à l’arrivée de ceux qui n’y voient que l’occasion de vivre mieux ou moins mal mais comme chez eux. Dans sa vénération quasi hystérique de la « diversité », la bien-pensance en est arrivée à la négation des vertus incontestables de l’homogénéité. La première a dans une certaine mesure enrichi la France ; mais mal maitrisée, la diversité érigée au rang de dogme et fanatiquement appliquée, a aussi nuit à la seconde. Nous rétablirons dans notre politique migratoire le juste équilibre entre la diversité enrichissante et une bienfaisante homogénéité. Cet équilibre entre l’enrichissement de la diversité et une bienfaisante homogénéité est concrètement atteint par un arrêt complet de l’immigration et une politique d’assimilation volontariste qui inclura dans notre nation tous ceux qui souhaitent en faire partie. Quant à ceux qui prétendront continuer à imposer leurs différences à notre peuple, ils devront tirer les conséquences de notre ferme refus à ouvrir droit à leurs revendications communautaristes. Car le communautarisme n'est rien d'autre qu'un fanatisme. Et aucune minorité autre que politique peut espérer devenir majoritaire dans notre pays, qu'elle soit religieuse, sexuelle ou autre. Autoriser les minorités à des revendications majoritaristes revient à vider la citoyenneté de sa substance c'est-à-dire à disloquer la carte de l'identité.

 

Je viens de démonter un à un les arguments outranciers de nos adversaires. Mais ceux-ci ont rarement dit leur dernier mot. Lessivés sur le présent, ils convoquent une fois de plus le passé à la rescousse de leur névrose. « Et l’Algérie française ? N’êtes-vous pas le parti des « nostalgiques » et de ceux qui ont combattu le général de Gaulle au sein de l’OAS ? », bêlent-ils dans une dernière tentative de clore le débat à leur avantage. 

 

Comme désormais beaucoup au Rassemblement national, je fais partie des admirateurs du général de Gaulle et j’ai le plus grand respect pour ce qu’il était et ce qu’il fit pour la France. Et si je comprends parfaitement la vision stratégique de la décolonisation pour laquelle l’Histoire a donné raison à de Gaulle, je ne peux m’empêcher de comprendre aussi l’immense sentiment de trahison de tous les civils et militaires à qui l’on a tant menti sur le coup. De territoire inaliénable de la République et pour lesquels des hommes et des femmes sont morts, ont été blessé, ont risqué leur vie et parfois compromis leur honneur, l’Algérie est passée en très peu de temps au statut de territoire étranger dont il fallait se défaire au plus vite et en sacrifiant au passage 1 million de pieds-noirs et des centaines de milliers d’Algériens fidèles à la France, dont un grand nombre perdit la vie dans des conditions atroces aux mains d’un FLN vengeur. Alors oui le FN a accueilli à ses débuts les meurtris et les furieux de cette décolonisation tragiquement ratée car le général voulait en finir vite et « passer à autre chose ».

 

Mais force est désormais de constater que la déchirure algérienne est loin derrière nous. Au cours des années qui l’ont suivie, elle a ramené en France un peuple dynamique et courageux qui a apporté une contribution majeure au développement de la métropole. Aujourd’hui la plupart des rapatriés ne sont plus de ce monde ou sont eux aussi passé à autre chose. Le nécessaire devoir de mémoire ne doit pas nous faire oublier qu’on ne fait pas de la politique les yeux rivés sur le rétroviseur de l’Histoire. Sauf à aller droit dans le mur, comme c’est le cas depuis des décennies. Le RN est un mouvement qui s’est profondément renouvelé, des générations nouvelles sont arrivées aux commandes sans avoir vécu cette période tragique de notre Histoire et Marine Le Pen en est un exemple. Car enfin, qui sont ceux qui nous font des reproches ? Les faux héritiers du gaullisme ou ceux qui ont été décorés de la francisque par Pétain ? Ceux qui ont donné un ministère à Maurice Papon, collaborateur zélé de la déportation des Juifs ou ceux qui ont monté et entretenu une milice politique, le SAC, responsable de la tuerie d’Auriol ou six hommes femmes et enfants furent assassinés et de bien d’autres forfaits ? La liste des forfaitures des ancêtres idéologiques de nos adversaires de gauche comme de droite est longue. Très longue. Leur instrumentalisation honteuse de l’Histoire depuis 50 ans est en train d’être démasquée. Pour cela comme pour le reste, la parenthèse de la falsification se referme. 

    

Pour achever ce démontage en coupe réglée des accusations infondées qui nous sont portées, je dirai que nous sommes, en réalité, menaçants parce que nous voulons protéger ce qu’ils veulent détruire :

  • Ils veulent une France devenue grosse province d’une  fédération basée à Bruxelles. Nous la voulons indépendante et souveraine dans le cadre d’une Union qui nous rapproche et nous protège quand nous devons agir collectivement mais qui respecte nos droits inaliénables d’Etat-nation.
  • Ils veulent une France dont le peuple des origines doit être progressivement remplacé car « trop blanc » donc malsain. Nous voulons une France qui respecte profondément chacun et tous, d’où qu’ils viennent et quoi qu’ils pensent mais nous voulons préserver une cohésion forgée par l’Histoire et le Temps.
  • Ils veulent une France dont l’économie est livrée au pillage de ceux qui profitent de la générosité de notre Etat-providence et des coûts qu’il engendre pour nos entreprises. Nous voulons corriger les excès d’un système qui joue contre nous, tout en faisant preuve de pragmatisme. La mondialisation est une réalité incontournable mais dans cette arène il y a ceux qui se laissent faire et ceux qui se défendent, nous faisons partie des seconds.    

Alors je vais le dire très simplement à ceux qui veulent absolument nous affubler du terme « d’extrême » : oui nous sommes extrêmement Français et nous aimons extrêmement ce pays que nous plaçons lui et son peuple au-dessus de tout et de tous. Mais cet attachement viscéral à ce que nous sommes, nous le pensons dans une vision du monde basée sur le respect mutuel, l’amitié, la coopération, la réciprocité, la solidarité et dans la paix avec les autres nations et peuples du monde, et tout particulièrement avec cette Europe et ces Européens, avec qui nous avons indubitablement une communauté de civilisation et d’intérêts.    

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Pour faire court : Mussolini et Hitler se revendiquaient d’extrême gauche. Il n’est que de lire leurs centaines d’écrits (toujours disponibles, y compris Mein Kampf) et leurs discours de l’époque. Mussolini se définissait en tant que léniniste, bakouniste, blanquiste. Hitler, lui, se revendiquait bolchévique.Il avait pour mentor un certain Gottlieb Feder, économiste socialiste, auteur de Mon Combat Contre la Haute Finance. Mussolini (financé par les partis socialistes français et belge pour son Il Popolo) tout comme Hitler, étaient anti-capitalistes, vomissaient les bourgeois et la droite en général. « Nous sommes socialistes, ennemis mortels du capitalisme d’aujourd’hui, ce système économique exploitant la population économiquement vulnérable, avec ses injustices sur les salaires, son évaluation immorale des hommes, de la richesse et de l’argent, au lieu de la responsabilité et de la performance. Nous sommes engagés à détruire ce système quoi qu’il advienne. » (Adolf Hitler, 1927) « Le socialisme national est la gauche allemande ! » (Joseph Goebbels, 1931). Le parti socialiste national (Nazi, en allemand) arrivé au pouvoir a appliqué la quasi totalité du manifeste de Marx et Hengel, cher aux communistes. Mussolini et Hitler avaient peu d’amitié pour les prétendus socialistes des partis officiels de leur époque, qu’ils jugeaient corrompus et à la solde de la droite. « Des socialistes de tagliatelle ! dénonçait Mussolini (dont il avait pourtant été un cadre dirigeant et patron de leur organe officiel : Avanti !. L’extrême gauche détestait la gauche officielle. C’est d’ailleurs toujours le cas aujourd’hui.<br /> C’est Staline qui a rejeté nazisme et fascisme, véritables copiés-collés du communisme, à l’extrême droite, et invité ce faisant à traiter de fasciste tout opposant politique.<br /> Les plus grandes monstruosités totalitaires du XXème siècle, stalinisme, fascisme, nazisme, maoisme, castrisme et autres Kmers rouges, responsables de près de 150 millions de morts à travers les camps de concentration, les exécutions sommaires et les guerres, ont eu pour unique terreau l’extrême gauche.
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